Paysage de montagne avec logo de Marana Golo
Crédit photo : lentu.fr

La Communauté de communes Marana Golo s’engage pour la transition écologique : « Le programme va aider à mettre la lumière sur l’ambition de l’histoire que nous allons écrire »

Le 6 février 2024 • Mis à jour le 20 février 2024

Situé entre mer et montagne, le territoire de la Marana Golo est, avec la présence de l’aéroport international de Bastia-Poretta, l’une des portes d’entrée principales de la Corse. Fort de ses 24 000 habitants, son attractivité réside sans doute dans son cadre de vie à la fois rural et urbain, mais aussi dans la richesse patrimoniale de ses villages perchés, le dynamisme économique de ses zones d’activités et les sites naturels remarquables qu’il abrite, telle la réserve de Biguglia, le plus vaste étang côtier de l'île qui s'étend sur 1 450 hectares.

Fondée en 2013, à partir de la fusion de deux syndicats intercommunaux, la Communauté de Communes Marana Golo (CCMG) s’est inscrite, courant 2022, dans le Programme Territoire Engagé Transition Écologique porté par l’ADEME. Ce pas en avant arrive à un moment charnière du développement de la collectivité, qui signe une montée en puissance sur une série de compétences nouvelles (mobilité, développement économique, Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations…), à déployer dans le cadre d’un projet de territoire qui est, lui aussi, en évolution. Comme le dit lui-même Jérôme CAPPELLARO, le Vice-Président référent, « le programme va aider à mettre la lumière sur le projet global mais aussi et surtout sur l’amplitude et l’ambition de l’histoire qui va s’écrire. »

Véritable outil opérationnel de planification écologique, le programme Territoire Engagé Transition Écologique met à la disposition des collectivités à la fois une ingénierie territoriale et un accompagnement personnalisé. Plus de 500 d’entre elles se sont déjà engagées à ce jour et ce, pour de multiples raisons, qui tiennent tant de l’opportunité que de la stratégie à long terme. La Communauté de communes Marana Golo ne fait pas exception à la règle : « Lorsque l’ADEME nous en a fait la proposition d’embarquer dans le programme, nous avons pris cette suggestion de manière très positive, même si, à l’époque, nous ne savions pas précisément de quoi il s’agissait, ni à quoi nous nous engagions, en termes de travail à conduire. Mais nous y avons vu une occasion de concrétiser notre volonté d’avancer sur les questions de transition écologique, en bénéficiant de financements dédiés à travers la signature d’un contrat d’objectif » explique d’emblée Jérôme CAPPELLARO, Vice-Président.

Un seul COT, deux territoires, 4 ans pour progresser et innover

Ce contrat d’objectif territorial a la particularité d’avoir été signé conjointement par la Communauté de Communes Marana Golo et la Communauté d’Agglomération de Bastia, qui sont voisines. Il s’inscrit lui-même dans un Contrat de Relance et de Transition Ecologique (CRTE).

Tel que le soulignait Jean DOMINICI le Président de la Communauté de communes Marana Golo lors de sa signature en 2022, « avec ce contrat d’objectif territorial initié par l’ADEME et porté par la CAB et la CCMG, c’est notre sens des responsabilités que nous avons tous voulu mettre en avant, la qualité première de ce dispositif étant avant tout d’installer la transition écologique au cœur de notre ADN communautaire : mieux nous connaître pour mieux nous transformer. » Et la collectivité s’est mise au travail sans attendre, en lançant une première phase d’état des lieux destinée à identifier les champs d’intervention possibles, les acteurs à mobiliser et les actions à prioriser, que ce soit en matière d’économie circulaire ou de politique climat-air-énergie.

Pour ce faire, trois séries d’ateliers ont été organisés. Ils ont rassemblé l’ensemble des services et des élus référents. « Il s’est d’abord agi de présenter la démarche, à travers l’un des modules de formation proposés par l’ADEME, puis de lancer officiellement le diagnostic (septembre 2022). Ensuite, nous avons travaillé à définir les axes du plan d’actions au regard des deux référentiels du programme Territoire Engagé (mai 2023). Enfin (septembre 2023), nous avons précisé le plan d’actions pour réévaluer sa faisabilité, affiner les moyens nécessaires, positionner des pilotes pour les actions et arrêter les délais prévisionnels de mise en œuvre » précise Julia PELLICCIA, Cheffe de projet CRTE et coordinatrice du COT.

Pour ce qui concerne le volet climat-air-énergie, la collectivité est déjà parvenue au bout de l’exercice de complétion du référentiel de la phase 1 qui, en aboutissant à un score de 8,8%, avec un beau potentiel d’amélioration. Dans son rapport, l’auditeur encourage d’ailleurs la CCMG à poursuivre les efforts initiés, à stabiliser sa gouvernance, à développer son socle de connaissance et à engager sans tarder des "quick wins", c’est-à-dire des actions faciles à mettre en œuvre et peu ou pas coûteuses, qui devraient se traduire par une progression rapide dans le référentiel.

A l’heure d’écrire ces lignes, en revanche, le rapport d’audit relatif au volet « économie circulaire » de la démarche n’avait, lui, pas encore été validé.

Femme souriant devant un ordinateur de bureau

Julia PELLICCIA. Crédit photo : CC de Marana Golo

Une phase initiale d’état des lieux qui sert de révélateur

Cette première phase de réflexion collaborative a servi de révélateur pour bon nombre des personnes impliquées, dont Jérôme CAPPELLARO qui le reconnaît sans difficulté : « Personnellement, j’ai pris la mesure de l’ambition de ce dans quoi nous nous étions lancés lors de notre dernière réunion de comité de pilotage, à l’occasion de la restitution des résultats de l’audit réalisé sur le volet CAE. C’est précisément à ce moment-là que je me suis aperçu que le programme allait véritablement toucher l’ensemble des compétences de la CCMG, et qu’à travers cette démarche, nous allions donc pouvoir agir de façon concrète sur notre territoire, avec un fil conducteur et une structure de travail nous permettant d’atteindre les objectifs de transition écologique fixés par les élus à travers le projet de territoire actuellement en refonte. A présent, on sait où on veut aller et comment on peut potentiellement y parvenir. »

Le soutien expert proposé par l’accompagnateur n’y est pas étranger. Son apport a même été déterminant, selon Julia PELLICCIA : « C’est lui qui a vulgarisé pour nous les différentes sections du référentiel, en nous permettant ainsi de faire abstraction de son côté parfois un peu rébarbatif. Il nous a demandé, par exemple, d’expliquer ce que nous faisions avec nos propres mots. En fonction de nos réponses, il a complété l’état des lieux dans les différentes parties du référentiel d’audit. Le tableur était visible sur le grand écran numérique interactif de notre salle de réunion, de manière que tous les présents puissent voir l’auditeur travailler « en live ». Cette méthode a permis à chacun de s’impliquer à son niveau et de monter en compétences et connaissances aussi. »

Photo de face Homme

Jérôme CAPPELLARO. Crédit photo : CC de Marana Golo

Une communication orientée résultats, portée par des élus ambassadeurs

On le voit, c’est toute une culture commune de la transition écologique qui se développe chemin faisant. Le fait d’avoir étroitement associé les élus et les agents à la démarche amont est ainsi ressenti par la collectivité comme un réel adjuvant au moment où il s’agira de faire évoluer, en conscience, le plan d’actions selon les freins ou les opportunités rencontrés durant les quatre années à venir. Mais c’est aussi, sans doute, un atout réel pour la communication, tant en interne qu’à l’égard des habitants : « Quels mots mettre sur l’ambition du programme Territoire Engagé ? Comment expliquer la démarche engagée ? Avec la personne en charge de la communication, nous nous sommes posés beaucoup de questions avant de commencer à produire des éléments de langage » se souvient la coordinatrice du COT. « Ce que nous disons à ce stade, c’est que nous nous sommes engagés à mettre en œuvre la transition écologique sur notre territoire, à travers différents thèmes prioritaires (tels que le développement des énergies renouvelables, la mobilité, l’optimisation du service déchets, la mise en place d’une tarification incitative, le développement de pratiques d’alimentation plus durable, … NDLR) mais sans entrer dans davantage de détails». « C’est effectivement trop tôt pour cela » complète le vice-Président. « On a d’abord besoin de concret, de priorités d’actions validées et, surtout, de premiers résultats. Ensuite, on pourra communiquer largement, en comptant aussi sur nos élus comme relais. C’est crucial d’encourager chacun d’eux à mieux s’approprier le dispositif pour pouvoir ensuite en être ambassadeur au sein de sa commune et auprès de ses administrés ».

Lorsque l’on lui pose la question de savoir ce qui le rendrait heureux, lui et l’ensemble des élus de la CCMG, à la fin des 4 ans de déploiement du programme Territoire Engagé, Jérôme CAPPELLARO sourit, réfléchit un instant puis déclare tout de go: « Nous serons heureux si nous avons réussi à atteindre nos objectifs. Lorsque l’on est élu, c’est pour transformer un territoire, pour le faire évoluer pour qu’il réponde aux attentes des futures générations. Vient toujours un moment où il s’agit de tenir ses engagements, d’être responsable des choix posés. Dans 4 ans, j’aimerais pouvoir me dire que nous avons fait les bons choix. »

Photo de groupe dans une salle de formation

Formation des agents. Crédit photo : CC de Marana Golo

Humble, il reconnaît toutefois la nécessité, pour ce faire, de renforcer l’ingénierie disponible au sein de la collectivité, de monter en puissance sur la communication et le travail transversal entre services, mais aussi d’approfondir et de multiplier les échanges avec la Direction régionale de l’ADEME, dont l’expertise est précieuse : « Par exemple, nous voyons souvent passer des appels à projets relatifs à la transition écologique (à destination de collectivités ou d’acteurs privés). Lorsque des initiatives se mettent en place sur le territoire ou dans la région, il serait forcément utile de créer des ponts qui viennent alimenter notre plan d’actions. Or, aujourd’hui, il ne nous est pas possible de tout saisir faute de moyens humains ou par manque de connaissances. Dès lors, je suis convaincu que, parfois, nous passons à côté de certaines opportunités. Il faut que cela change ».

Avec une telle détermination, nul doute que la Communauté de communes Marana Golo marque très vite des points sur le chemin de la transition écologique. L’idée d’aller chercher une forme de reconnaissance à travers le dispositif de labellisation du programme n’est cependant pas encore à l’ordre du jour : « Ce qui a un intérêt pour nous » répète une dernière fois le vice-Président, « c’est bien de concrétiser nos ambitions et donc, d’aller chercher l’enveloppe qui nous attend. Après, si cela nous fait décrocher une étoile, ce sera formidable mais en soi, ce n’est pas la barre que nous nous sommes fixés pour l’instant. » Rendez-vous est déjà pris dans quelques mois pour prendre acte du chemin parcouru dans l’intervalle.

Propos recueillis par Nathalie Ricaille.