Les vagues de chaleur en ville : un défi croissant pour assurer le confort des habitants
Le 9 septembre 2024 • Mis à jour le 10 septembre 2024
Avec l'augmentation des températures, les fortes chaleurs deviennent une préoccupation majeure pour les villes françaises. En effet, selon Météo-France, la fréquence des vagues de chaleur en France a doublé au cours des trois dernières décennies, et les épisodes de chaleur extrême devraient devenir de plus en plus fréquents. Les experts en prévoient deux fois plus d’ici 2050.
En milieu urbain, la situation est exacerbée par l'effet d'îlots de chaleur urbains (ICU), où les surfaces en bitume et les bâtiments accumulent et redistribuent la chaleur. Ainsi, se créent des îlots de chaleur pouvant atteindre jusqu'à +6,5°C de plus que les zones rurales environnantes, comme c’est le cas à Paris.
Cette intensification de la chaleur n'est pas sans conséquence : en 2019, les vagues de chaleur ont été responsables de plus de 1 500 décès supplémentaires en France, selon les chiffres de Santé Publique France.
Afin de participer à un meilleur confort en ville durant les fortes chaleurs, les collectivités locales ont un véritable rôle à jouer. À ce titre, nous avons développé un programme de planification écologique, piloté par une plateforme en ligne, pour vous permettre d’élaborer et de suivre un plan d'action, qu'il s'agisse du plan climat ou d'autres démarches thématiques.
Je découvre le programme Territoire Engagé Transition Écologique
5 pistes d’action à envisager pour votre collectivité et ainsi améliorer le quotidien en milieu urbain
Pour lutter efficacement contre les vagues de chaleur en villes, les collectivités peuvent mettre en œuvre plusieurs mesures clés :
- Créer de nouveaux espaces verts : Aménager des parcs et jardins réduit les températures urbaines par l'ombre et l'évapotranspiration.
- Déminéraliser des surfaces : Remplacer les surfaces imperméables par des matériaux perméables dans les cours d'écoles et les places diminue l'effet d'îlot de chaleur. C’est par exemple le cas à Lille où 100% des cours d’écoles sont désimperméabilisées et constituent de véritables îlots de fraicheur.
- Végétaliser des façades et toitures : Les murs et toits végétalisés améliorent l’isolation et abaissent la température de l'air. Le pouvoir rafraîchissant sur une ville est important : à Londres, une rue canyon a ainsi perdu 4°C.
- Améliorer la gestion des eaux pluviales : Installer des systèmes de drainage durable et des surfaces perméables régule la chaleur et évite les inondations. La Métropole lyonnaise a initié le projet « arbres de pluie » à Lyon, en élargissant les fosses qui entouraient les arbres existants, afin de permettre une meilleure infiltration des eaux de pluie et le rafraîchissement de la ville.
- Réouvrir des cours d'eau urbains : Réintroduire des rivières comme le Drac à Grenoble, ou encore la Bièvre à Paris, crée des zones fraîches et favorise la biodiversité.
Ces actions permettent de transformer les environnements urbains en espaces plus vivables et résistants aux fortes chaleurs.
Et si vous engagiez, vous aussi, votre collectivité ?
Je souhaite agir pour la transition écologique de ma collectivité
Grenoble, une ville qui s’engage pour lutter contre les îlots de chaleur urbains
Nommée en 2022 « Capitale Verte Européenne », la ville de Grenoble avait réalisé en 2017 un diagnostic de ses vulnérabilités climatiques, ce qui lui a permis de définir 3 orientations stratégiques, dont la volonté de lutter contre les îlots de chaleur (ICU) en ville.
À l’aide d’un climatologue urbain universitaire, la Ville a réalisé une étude entre 2020 et 2022 pour mieux connaître le phénomène d’îlot de chaleur urbain sur son territoire et ainsi apporter des réponses techniques et pérennes pour ses habitants.
Nous le constatons notamment dans le projet d’aménagement et de planification urbaine de l’EcoQuartier Flaubert, qui s’est réalisé grâce à :
- La détermination des zones prioritaires à la réduction des ICU
- Le croisement avec les données de vulnérabilité des populations
- La prise en compte des phénomènes d’îlot de chaleur urbain dans l’aménagement des nouveaux quartiers
Pour s’adapter aux changements climatiques, en intégrant systématiquement les indicateurs de bien-être, dont le phénomène d’îlot de chaleur urbain, la Ville de Grenoble a orienté ses choix pour ce projet et a décidé, entre autres, de :
- Végétaliser les toits
- Maîtriser l’effet canyon avec un écartement suffisant entre les bâtiments
- Gérer les eaux pluviales et l’imperméabilisation des sols
- Étudier les phénomènes de brises
- Prendre en compte l’orientation des bâtiments