Le 11 décembre 2024
L’évolution des modes de vie et de consommation a conduit à multiplier par deux les déchets produits par les ménages en 40 ans. Les déchets générés notamment par les foyers, les bureaux, les commerces et les espaces publics représentent un gaspillage de ressources et engendrent des coûts considérables pour leur gestion (collecte et traitement).
> Le chiffre à retenir : 611 kg par habitant de déchets ménagers et assimilés produits en moyenne par chaque Français en 2021.
Face à ce défi, il est essentiel que les collectivités et leurs habitants adaptent leurs comportements en consommant de manière plus responsable, en adoptant des pratiques de réduction mais également de traitement des déchets. Cela permettra d’économiser les matières premières et de réduire les impacts environnementaux tout au long du cycle de vie des produits (fabrication, transport, élimination).
À l’échelle nationale, la France s’engage à réduire les déchets ménagers et assimilés (DMA) de 15% par rapport à 2010 d’ici 2030. Cependant, les résultats actuels montrent que la trajectoire de réduction est encore insuffisante pour atteindre cet objectif ambitieux.
En plus de l’impact environnemental que représente une bonne gestion des déchets, tout ceci a un coût, qui s’établissait en 2021 à 109 €HT/habitant (soit 117 €TTC/habitant). Ce chiffre est en constante augmentation depuis plusieurs années.
Pour faire face au défi de la réduction des déchets à l’échelle des collectivités, le programme Territoire Engagé Transition Écologique vous accompagne.
Je veux en savoir plus sur le programme
Pour réduire la production de déchets ménagers et assimilés, les collectivités mettent en place depuis plusieurs années des actions de prévention. Depuis fin 2015, ces actions doivent être formalisées dans un programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA). Le décret n°2015-662 du 14 juin 2015 définit les modalités d'élaboration et de contenu de ces programmes, qui doivent s’inscrire dans la politique nationale, notamment le Plan national de prévention des déchets 2021-2027.
Les actions de prévention possibles sont multiples et variées, incluant notamment :
Par ailleurs, bien que la gestion de proximité des biodéchets fasse partie du Plan national de prévention des déchets, elle relève avant tout du tri à la source. En amont de la valorisation, des actions de réduction des biodéchets peuvent être menées, telles que la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Les collectivités peuvent soutenir ces initiatives par diverses mesures :
À Mouans-Sartoux, les trois cantines scolaires, qui servent environ 1 100 repas par jour, ont réduit leur gaspillage alimentaire de 80%, atteignant seulement 40g de déchets par convive et par repas en 2022. Cette réduction a permis d’économiser 20 centimes par repas, réinvestis dans des produits bio et de qualité, compensant ainsi leur surcoût. Par ailleurs, la création d’une régie agricole, avec deux maraîchers fonctionnaires, permet d’approvisionner directement les cantines en fruits et légumes bio.
De son côté, la Ville d'Avignon a municipalisé son service de restauration scolaire en 2015 afin de proposer un service plus qualitatif aux 39 écoles primaires et maternelles, mais aussi dans le but d’aborder une démarche écoresponsable. À travers sa Mission Zéro Gaspi, la collectivité propose des animations ludiques, positives et engageantes sur le gaspillage alimentaire et également une étude des facteurs générant du gâchis dans les restaurants scolaires de la ville.
Ces actions s'inscrivent dans la stratégie globale de réduction des déchets des collectivités visant à réduire l'empreinte écologique locale.
Le SMICVAL (Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais et de la Haute-Gironde a créé un supermarché inversé, pour permettre aux usagers de venir déposer des objets dont ils n’ont plus besoin et que d’autres puissent récupérer. L’objet n’est plus un déchet, mais une ressource.
Le lieu est également un espace de formation, de sensibilisation, de réemploi, de réutilisation, de don et de recyclage.
Ainsi, en un an, une réduction de 30% des déchets a été observée, avec une baisse drastique des déchets destinés à l’enfouissement (-60%).
Le Syndicat du Bois de l'Aumône (SBA), couvrant 121 communes du Puy-de-Dôme, est pionnier en matière de gestion des déchets. Depuis 2004, il a mis en place la collecte sélective en porte-à-porte et a été labellisé « Territoire Zéro Déchet » en 2014.
En 2015, après plusieurs études et concertations, il a lancé une Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères Incitative (TEOMi) qui combine une part fixe et une part variable en fonction de la production de déchets. Ce système a conduit à une réduction de 21% des ordures ménagères résiduelles et de 22% de la collecte sélective.
Une telle initiative fait partie intégrante des solutions locales pour favoriser la réduction des déchets dans les collectivités.
Conçu spécifiquement pour aider les EPCI sur le territoire, à structurer et mettre en œuvre leur politique de transition écologique, le programme Territoire Engagé Transition Écologique constitue un véritable levier.